Ma plume rêve pour moi. Elle sait
le faire bien mieux que moi. Je n'ai plus de rêves, ils ont disparu lorsque
j'ai ouvert les yeux. Je les gardais obstinément fermés, j'avais si peur de
voir la réalité. Elle n'est jamais aussi jolie que les rêves dont on habille
nos espoirs.
Ah ! Les rêves… Ils dansent et
virevoltent, sautillent et font des cabrioles,
et puis ils finissent toujours par se prendre les pieds dans un tapis
qu'on ne voyait pas.
Nous avons tous l'espoir, mais il
finit par se faner car il est fugace et fragile.
J'aime danser, rire et chanter,
j'aime tellement sentir le vent dans mes cheveux et les notes de musique
glisser sur ma peau. J'aime une douce folie qui me donne la liberté de me
sentir vivante.
J'ai ouvert mes bras très grands,
mais ils n'ont attrapé qu'une chimère. Je lui avais laissé toute sa liberté,
elle a dévoré la mienne.
Mes bras se sont refermés, ils ne
s'ouvriront que pour danser, virevolter, sautiller et faire des cabrioles. Je
tomberai encore, mais qu'importe ! Le bonheur nous appartient, je cultive le
mien sans les autres. Il est magnifique, doré et lumineux et ses couleurs sont
multiples et incomparables. Je suis heureuse de vivre, et je continuerai de
rêver à travers ma plume, uniquement à travers ma plume. Elle est là pour moi
et le sera à jamais et je le lui rends bien.
©Françoise LATOUR
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire